Résultats à 1 an de l’essai prospectif multicentrique randomisé en double insu RAIHA évaluant l’intérêt du rituximab à la phase initiale de l’anémie hémolytique auto-immune à anticorps chauds de l’adulte - 22/11/15
Riassunto |
Introduction |
L’anémie hémolytique auto-immune à anticorps chauds (AIHAc) est une maladie auto-immune rare pouvant mettre en jeu le pronostic vital notamment chez le sujet âgé. Le rituximab a montré une efficacité prometteuse au cours de l’AHAIc dans plusieurs études rétrospectives et dans 2 études prospectives et est régulièrement utilisé hors AMM dans ce contexte comme traitement de seconde ligne en cas de corticodépendance ou de corticorésistance.
Patients et méthodes |
L’essai RAHIA est un essai prospectif multicentrique randomisé en double insu versus placebo visant à apprécier l’efficacité et la tolérance du rituximab administré en première ligne en association à la corticothérapie dans l’AHAIc de l’adulte. Les critères d’inclusion étaient les suivants : âge≥18ans ; diagnostic d’AHAIc défini par une anémie avec un taux d’hémoglobine (Hb)≤10g/dL de mécanisme hémolytique avec un test de Coombs direct positif de type IgG ou IgG+C3d, et ce en l’absence d’autre cause d’hémolyse constitutionnelle ou acquise. Seuls les patients traités par corticoïdes depuis moins de 6 semaines pouvaient être inclus. Les patients avec une AHAIc secondaire étaient exclus à l’exception des patients ayant une leucémie lymphoïde chronique de stade A. À l’inclusion, tous les patients recevaient de la prednisone à la dose de 1mg/kg/j pendant 2 semaines suivi d’une décroissance tous les 10jours jusqu’à l’arrêt au bout de 3 mois en cas de réponse complète et ce selon un schéma pré-défini. En association à la corticothérapie, les patients éligibles recevaient soit du rituximab (bras A) à la dose fixe de 1000mg à j1 et j15 soit un placebo (bras B) et ce en double insu. L’objectif primaire était de comparer le taux de réponse globale (réponse complète et partielle) à 1 an dans les 2 bras. La rémission complète (RC) était définie par un taux d’Hb≥11g/dL chez la femme et 12g/dL chez l’homme en l’absence d’hémolyse et de tout traitement et ce confirmé à 2 reprises à au moins 4 semaines d’intervalle. La rémission partielle (RP) était définie par un taux d’Hb≥10g/dL en l’absence de traitement autre que la prednisone à une dose≤10mg/j. En cas d’Hb<10g/L et/ou de nécessité de maintenir une corticothérapie>10mg/j et/ou de recourir à un autre traitement actif dans l’AHAI (splénectomie, immunosuppresseur) dans les 12 mois suivant l’inclusion, le patient était considéré comme en échec en intention de traiter. Le nombre de patients à inclure (n=32, 16 dans chaque groupe) était calculé en faisant l’hypothèse d’une réponse globale à 1 an de 80 % dans le bras rituximab versus 20 % dans le placebo (risque a à 5 % et b à 10 %).
Résultats |
Sur les 40 patients présélectionnés, 32 patients (dont 17 femmes soit 53 %) âgés en moyenne à l’inclusion de 71ans±16ans ont été inclus et randomisés. Les principales caractéristiques des patients (âge, sex-ratio, taux d’Hb et de LDH, nombre de concentrés érythrocytaires transfusés au diagnostic) étaient comparables dans les 2 bras. La réponse au traitement était évaluable chez 28 patients suivis pendant au moins 1 an. Trois patients âgés respectivement de 90, 87 et 84ans sont décédés dans le bras placebo versus aucun dans le bras rituximab (p=0,073) et 1 patient du bras placebo a été exclu à la semaine 28 pour une anémie sévère. À 1 an, en intention de traiter, la réponse globale (RC+RP) était de 75 % (11 RC et 1 RP) dans la bras rituximab versus 31 % (5 RC) dans le bras placebo (p=0,032). Parmi les non répondeurs dans le bras placebo, 6 patients ont reçu de l’azathioprine et 2 patients ont été splénectomisés. Il n’y avait pas de différence significative dans le taux de gammaglobulines à 1 an dans les 2 bras (8,1±2,2g/L versus 7,7±1,5g/L, p=0,499). Sept épisodes d’infections sévères sont survenus au total chez 7 patients dans les 12 premiers mois, 5 dans le bras placebo et 2 dans le bras rituximab (p=0,39), incluant 2 cas de pneumocystose (1 dans chaque bras) et une pneumonie bilatérale à pneumocoque (bras placebo). Une embolie pulmonaire sévère est survenue à j15 chez une patiente de 84ans (bras placebo).
Conclusion |
Comparé à un placebo, le rituximab administré en association à la corticothérapie est une option thérapeutique efficace et globalement bien tolérée chez les patients adultes ayant une AIHAc nouvellement diagnostiquée avec un taux de réponse globale de 75 % à 1 an.
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Vol 36 - N° S2
P. A37-A38 - Dicembre 2015 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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